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MON HISTOIRE

Un parcours entre corps, conscience et transformation

Lucie Richard tenant un tambour face à la forêt – symbolique de la reconnexion au corps et à la nature.

​​Vivre à moitié présente à soi

Il m’a fallu des années pour comprendre que l’on peut vivre à moitié présente à soi. Longtemps, j’ai fonctionné, j’ai créé, j’ai aimé — mais sans vraiment habiter mon corps. Il était comme une machine au service d’un cerveau suractif ou de mes désirs de liberté. La première fois que j’ai réellement pris conscience de cette distance intérieure, c’est lorsque j’ai été enceinte de mon premier fils. Ce moment où la vie pousse à l’intérieur du corps — mais moi, je ne sentais presque rien. Je me souviens encore, chez la sage-femme haptonome :
— « Vous sentez là ? »
— « Non… »
— « Et là ? »
— « Non plus… »
Mon corps restait muet. Parfois, je répondais “oui” juste pour en finir, honteuse de passer à côté de quelque chose d’aussi essentiel. Cette absence de ressenti, je l’ai retrouvée bien plus tard, lors d’une formation énergétique : les autres partageaient leurs perceptions, et moi, je ne sentais rien. J’étais coupée de mon corps, et sans le savoir, coupée aussi de ma place dans le monde.

Entre quête d’intensité et recherche d’un refuge

Je cherchais le vivant partout et à l’excès : dans des expériences physiques intenses, des relations passionnées, la recherche de nouveauté… sans jamais vraiment m’abandonner ou m’engager. J’ai très peu travaillé dans le monde salarié, me réfugiant assez vite dans mon chez-moi : un espace sûr, un cocon où, tout en prenant soin de mes deux fils, j’ai exploré la création sous toutes ses formes — écriture, musique, textile, chant — sans parvenir à creuser une voie ni à construire une stabilité matérielle. Ce refuge m’a longtemps permis de vivre en me sentant en sécurité, mais il m’empêchait aussi de me déployer, de trouver la reconnaissance et la place dont tout être humain a besoin pour s’épanouir. Sortir de cette cage dorée n’a pas été un geste spectaculaire, mais une lente initiation : apprendre à marcher dans le monde sans me perdre, à être visible, à trouver une forme d’autonomie intérieure.

L’appel du son

Quand le son est entré dans ma vie, cette initiation a connu une accélération fulgurante. J’ai découvert le yoga du son presque par hasard, en cherchant simplement un moyen d’apaiser mon mental. Là où j’étais coupée, j’ai commencé à habiter à l’intérieur. Peu à peu, les ressentis fins sont revenus, ouvrant même à des perceptions extra-sensorielles et médiumniques qui n’étaient pas du tout prévues au programme ! Portée par une force plus grande que moi, j’ai suivi ce sillon et je me suis formée pour asseoir mes connaissances et expériences : bioénergie, sonothérapie, transe consciente, système nerveux, trauma… Ce chemin n’a pas été de tout repos : douleurs chroniques, pertes de sensibilité, épuisement profond.

La traversée

J’ai accepté l’idée que j’avais besoin d’aide, et que je ne pouvais pas toujours tout régler seule. Petit à petit, dans la sécurité d’un suivi thérapeutique, des mémoires enfouies ont émergé. J’étais enfin prête à les écouter et à les recevoir. Ça a été un choc, tout autant qu’une libération. J’ai compris à quel point la coupure du corps avait été protectrice — me tenant à distance de la souffrance, mais aussi de mon élan de vie. J’ai appris à travailler avec l’inconscient, avec mon âme, mais toujours en revenant au corps et à l’expérience directe pour transformer en profondeur.

La cohérence retrouvée

De cette traversée est née une cohérence nouvelle. Tout ce que j’avais exploré — mes expériences, mes créations, mes recherches intellectuelles et spirituelles — prenait enfin sens. Je voyais comment ces multiples dimensions de moi s’étaient tissées ensemble, me donnant la capacité de relier des mondes très différents : du symbolique au tangible, du sensible au rationnel, du visible à l’invisible. Les perceptions fines se sont multipliées. Je sens en moi — mais aussi dans le corps des autres — des mouvements subtils qu’eux-mêmes ne perçoivent pas toujours. Pas à pas, j’ai ancré une véritable confiance intérieure. J’ai cessé de chercher ma faute partout, d’attendre des autres qu’ils comblent mes failles. J’ai appris à reconnaître, à me tenir à distance et à mettre fin aux relations toxiques. Je cherche, jour après jour, ma propre sécurité intérieure, tout en apprenant à partager mes fragilités quand c’est juste, et à demander de l’aide. Depuis cinq ans, j’ai créé et développé ma structure en autonomie, reliée à ce qui m’anime et à ce que je veux offrir au monde.

Accompagner

Chaque étape de cette traversée a façonné ma manière d’accompagner : ancrée dans l’expérience, dans la recherche de sens, guidée par l’intuition et portée par un profond respect de l’autonomie de chacun. Mon rôle est d’ouvrir la voie, d’entraîner le mouvement et d’éclairer, pour que chacun puisse retrouver sa propre puissance de transformation. De cette expérience est née INSULAE, une approche qui relie le corps, l’émotion, la psyché, l’énergie et l’âme — pour remettre en mouvement ce qui s’était figé et transformer les blessures en forces de vie.

 

Aujourd’hui, j’accompagne celles et ceux qui, comme moi, veulent sortir de la coupure — retrouver la connexion à leur corps, apaiser leur mental, trouver leur place en toute sécurité, recréer des liens vivants, authentiques et rayonner.

 

Je sais que c’est possible.

Parce que je l’ai vécu.

Et je continue à grandir sur ce chemin.

Maison racine, oeuvre textile de Lucie Richard

La maison se dressait là, à la lisière du monde, berceau ou refuge,
plongeant dans la terre souple et vivante

— comme pour rappeler que tout retour vers soi commence par suivre le chemin de ses racines.

Oeuvre textile de Lucie Richard

Saint-Etienne - Lyon - Paris - Drôme

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