SUITE DU POST N°32
LETTRE À ALAIN – 2eme et 3e ROUND
C’est donc reparti pour un tour… à nouveau des flots d’énergies parcourent tout mon corps et mes mains se tétanisent. Et puis, un cri. Long et puissant. Il sort de ma bouche sans possibilité de le retenir. Les deux jeunes finissent par détaler, mon état doit ressembler à une crise psychotique. Je dois avoir l’air d’une folle !
Quel tour tu me joues Alain !? C’est quoi ce timing ? Je suis comme une pile électrique suite à mes trois jours de process intensifs à Paris et la porte est désormais grande ouverte vers d’autres part de moi. Tu aurais pu attendre quelques jours encore que je sois tranquille au chaud chez moi. Ou que je puisse être réellement à tes côtés. Aussi, que je sache mieux comment revenir de cet état.
Je n’ai aucune idée du temps que peut durer cette transe et que je commence à avoir un peu peur que ça n’aille encore plus loin. Il faut que je rentre chez moi et poursuive en sécurité dans mon cocon. J’arrive à faire redescendre suffisamment pour me rendre au tramway. Je ris intérieurement de l’allure que je dois avoir : les yeux rouges et gonflés, dégoulinants de maquillage, tremblotante sur mes jambes. Je fais profil bas et finis par atteindre ma destination.
3e ROUND
Là, je m’allonge sur mon tapis et remets mes écouteurs et la musique. Je ferme les yeux. Je me laisse aller. Tu es là au dessus de moi. Une auréole de lumière autour de toi. Je te sens partir. Je pleurs à gros bouillon et tremble de tout mon corps. On se dit au revoir…
Et, tout doucement, la transe se termine.
Le lendemain matin, je reçois un message de ta sœur. Tu es mort dans la nuit.
Je ne ressens ni surprise, ni colère. Comme si tout ce qui devait être fait, vécu, ressenti pour ton départ avait été fait, vécu et ressenti. Je suis sereine, apaisée. La tristesse que je ressens contient quelque chose qui accepte et reconnaît.
Je repense au mendiant. Je repense à cette pièce que j’ai posée dans sa main. Et à cette incroyable symbolique de l’obole que l’on donne aux morts pour les aider à traverser le Styx et rejoindre le royaume d’Hadès … Je t’ai aidé à traverser à ma façon. Et tu as trouvé un moyen de me le faire savoir, de m’aider aussi à traverser.
Je repense aussi à cette émission radio que tu m’avais conseillée et qui m’a accompagné tout au long de l’année 2024. « Quand les Dieux rodaient sur la terre »…
Tu es désormais là-haut, avec eux.
SUITE AU PROCHAIN ÉPISODE : Traverser les épreuves avec la transe
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